Quand le désert se souvient – Algérie, massif de l’Immidir

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Quand le désert se souvient – Algérie, massif de l’Immidir

 

Sous l’abri doré de la roche, les voix du passé murmurent encore.
Dans les montagnes de l’Immidir, au sud du Sahara algérien, les peintures rupestres s’étendent sur les parois d’un abri naturel, protégé du vent et du temps. Dessinés à l’ocre rouge, dromadaires, bovidés et silhouettes humaines forment une fresque silencieuse, mémoire graphique d’un Sahara ancien, humide et vivant.
Assis devant ces traces ancestrales, un homme d’aujourd’hui contemple les marques d’hier. Entre le présent et le passé, un fil invisible relie les nomades actuels aux peuples disparus, porteurs d’un même rapport à la terre, au troupeau, à la lumière.
Ici, l’art rupestre n’est pas un simple vestige : c’est un pont immobile entre les ères, où le désert parle encore à qui sait écouter.

Le sourire du thé – Kirghizie

Loup

Loup d’Abyssinie (Canis simensis) humant l’air des hauts plateaux – Montagnes de Bale, Éthiopie

 

À la lueur vacillante d’une lampe tempête, les gestes sont précis, répétés depuis l’enfance. Dans cette yourte kirghize perchée en altitude, le thé noir frémit dans la théière émaillée. La maîtresse de maison, le visage éclairé par la flamme, verse le breuvage avec délicatesse dans les piala, petits bols sans anse.
En Kirghizie, servir le thé est bien plus qu’un geste quotidien : c’est un art de vivre, un rituel d’hospitalité profondément ancré dans la culture nomade. Jamais rempli à ras bord — par respect et modestie — le bol est tendu avec un sourire, souvent accompagné de boorsok, de confitures maison ou de pain chaud.
Ici, autour du thé, les récits circulent, les silences reposent, les liens se tissent. Le thé est le cœur de la maison, la chaleur de l’accueil, le début de toute rencontre.

La valse des étoiles sur les dunes du Rub al Khali (الربع الخالي)

La

La valse des étoiles sur les dunes du Rub al Khali (الربع الخالي)

 

Dans l’immensité silencieuse du Rub al Khali (الربع الخالي), littéralement « le Quart Vide », plus vaste étendue sableuse de la péninsule Arabique, le ciel nocturne devient un cadran géant.
Cette photographie, réalisée par pose longue, révèle le lent mouvement de la Terre sur son axe : les étoiles tracent des cercles parfaits autour du pôle céleste nord.
Au premier plan, les dunes ocre s’illuminent sous la clarté lunaire. Formées par les vents dominants, elles dessinent un paysage fluide et mouvant. Les grains de sable qui les composent proviennent de roches sédimentaires désagrégées, modelées par l’érosion éolienne depuis des millénaires.
Dans cette scène figée, tout parle pourtant de mouvement : celui du vent, des astres… et du temps.

Arc-en-ciel sur l’Immidir

Arc-en-ciel

Arc-en-ciel sur l’Immidir – Algérie

 

Dans le massif de l’Immidir, au sud du Hoggar algérien, les paysages désertiques révèlent par moments des scènes inattendues.
Ici, un arc-en-ciel partiel perce un ciel chargé, bien qu’aucune pluie ne soit visible. Ce phénomène, causé par des microgouttelettes en suspension, contraste avec l’aridité ambiante.
Les roches qui composent ces reliefs prennent une teinte cuivrée sous la lumière rasante du soir.
L’ensemble compose un tableau éphémère, où géologie et atmosphère se rencontrent.

Le Loup d’Abyssinie, le guetteur des hauts plateaux éthiopiens

Le

Le Loup d’Abyssinie, le guetteur des hauts plateaux éthiopiens

 

Solitaire sur les hauts plateaux d’Abyssinie, le loup d’Éthiopie scrute l’horizon. Ce prédateur élancé, parfaitement adapté aux grands espaces d’altitude, est aujourd’hui l’un des mammifères les plus menacés du continent africain. Victime de la fragmentation de son habitat et des maladies transmises par les chiens domestiques, il ne subsisterait qu’environ 500 individus à l’état sauvage.

Bioluminescence du Krill remontant en surface à la nuit tombée, (probablement Euphausia sibogae) – Mer d’Arabie, Oman

Bioluminescence

Bioluminescence du Krill remontant en surface à la nuit tombée, (probablement Euphausia sibogae) – Mer d’Arabie, Oman

 

À la nuit tombée, le krill remonte des profondeurs vers la surface, entraîné par la plus grande migration animale quotidienne de la planète. Là, balloté par les vagues, il libère une lumière froide et bleutée. Sa bioluminescence, émise par de petits organes appelés photophores, crée des éclats furtifs à la surface de l’eau. Ce scintillement, à la fois camouflage et langage, transforme parfois l’océan nocturne en une mer d’étoiles vivantes, mouvante et silencieuse.

Raies mobulas (Mobula tarapacana), Diables des mers ou géants pacifiques? – Açores, Portugal

Raies

Raies mobulas (Mobula tarapacana), Diables des mers ou géants pacifiques? – Açores, Portugal

 

Les raies mobula, cousines des majestueuses raies mantas, ont longtemps été surnommées « diables de mer » par les pêcheurs du monde entier.
Leur silhouette impressionnante, leurs deux excroissances céphaliques en forme de cornes, leur aiguillon situé à la base de la nageoire dorsale, et surtout leur habitude spectaculaire de bondir hors de l’eau, ont nourri bien des peurs et des légendes.

Parmi les récits les plus fantasques, on racontait que les mobulas pouvaient saisir l’ancre des bateaux avec leurs cornes enroulées pour entraîner les embarcations dans les abysses.
Inoffensives pourtant pour l’homme, elles furent aussi accusées de piéger les pêcheurs de perles ou les apnéistes sous leur immense « manteau » pour les noyer.

Ces croyances, nées de l’ignorance et de l’imaginaire marin, contrastent aujourd’hui avec la fascination que suscite leur élégance, leur puissance tranquille, et leur rôle essentiel dans l’équilibre des écosystèmes marins.

Réunion au sommet chez les éleveurs Mongols

Réunion haute en couleur pour un débat sensible

Cette photo a été réalisée en 2015 à Oulan-Bator, capitale de la Mongolie

Les grands propriétaires de bétail, venus des quatre coin du pays, se réunissaient une fois de plus pour discuter des conséquences du dernier « dzud blanc» qui venait de frapper la Mongolie. Un « dzud » est un phénomène climatique, (parfois sécheresse en été, parfois hiver glacial, parfois une combinaison des deux) qui conduit à la mort de nombreuses têtes de bétails. Ces dernières années les « Dzud » se succèdent. Les pertes annuelles se comptent en millions d’animaux.