Loup d’Abyssinie (Canis simensis) humant l’air des hauts plateaux – Montagnes de Bale, Éthiopie
À la lueur vacillante d’une lampe tempête, les gestes sont précis, répétés depuis l’enfance. Dans cette yourte kirghize perchée en altitude, le thé noir frémit dans la théière émaillée. La maîtresse de maison, le visage éclairé par la flamme, verse le breuvage avec délicatesse dans les piala, petits bols sans anse.
En Kirghizie, servir le thé est bien plus qu’un geste quotidien : c’est un art de vivre, un rituel d’hospitalité profondément ancré dans la culture nomade. Jamais rempli à ras bord — par respect et modestie — le bol est tendu avec un sourire, souvent accompagné de boorsok, de confitures maison ou de pain chaud.
Ici, autour du thé, les récits circulent, les silences reposent, les liens se tissent. Le thé est le cœur de la maison, la chaleur de l’accueil, le début de toute rencontre.